042 | Chant de l'ombre, installation, 2018

"je suis mon propre invité", écriture sur une façade, dans le cadre du parcours d’art contemporain de Cajarc Saint Cirq Lapopie "MEASURE THE VALLEYS", 2018

"l’herbe pousser sur les pierres, écriture sur colline,
… Que fait, je le demande, la nature fixe et solide du terrain au droit d'appropriation? je comprends à merveille qu'une chose circonscrite et non fugitive, comme est la terre, offre plus de prise à l'appropriation que l'eau et la lumière; qu'il est plus aisé d'exercer un droit de domaine sur le sol que sur l'atmosphère; mais il ne s'agit pas de ce qui est plus ou moins facile, et prend la possibilité pour le droit. On ne demande pas pourquoi la terre a été plutôt appropriée que la mer et les airs; on veut savoir en vertu de quel droit l'homme s'est approprié cette richesse qu'il n'a point créée, et que la nature lui donne gratuitement.
Pierre-Joseph Proudhon, Qu’est-ce que la propriété (1940).
dans le cadre du parcours d’art contemporain de Cajarc Saint Cirq Lapopie "MEASURE THE VALLEYS", 2018

"J’ai fait du ciel mon idée et de la terre mon exil préféré", tirage photo, dans le cadre du parcours d’art contemporain de Cajarc Saint Cirq Lapopie "MEASURE THE VALLEYS", 2018

غناء الظل
كنت ضيف على نفسي
فرأيت عشب ينمو على حجر
إتخذت سمايا فكرتي والأرض منفايا المفضل
فهل تحس العصافير ان لها وطن؟
وهل تحس الفراشات ان لها جسد؟
.أنفصل الظل، وعدت صورة الشيئ في غيره
Chant de l'ombre
J’étais mon propre invité,
Et j’ai vu l’herbe pousser sur les pierres,
J’ai fait du ciel mon idée et de la terre mon exil préféré,
Les oiseaux ont-ils le sentiment d'appartenir à une nation?
Et les papillons ont-ils le sentiment d'avoir un corps?
L’ombre se détache et je suis devenu l’image de la chose sur d'autres choses.
Measure the valleys m’évoque Hadda Al Ghaîtia, chanteuse et poétesse engagée de la fin du 19ème siècle, née dans la Vallée de Oulad Zayd au Maroc. Méconnue aujourd’hui, elle avait pour surnom Kharboucha ou Krida ce qui signifie cheveux crépus.
Elle a pris position contre le régime. Dans l’extrait de l’un de ses chants, elle s’exprime ainsi :
« Un matin je vais au village dans la colline du château, il n’y a que le bruit du silence, mes pieds touchent bien par terre, mes yeux dominent la vallée, à un moment j’entends des cris, des chan- sonnettes des travailleuses qui viennent de la colline d’en face, ou plutôt de la Vallée de l’Atlas au Maroc. J’ai essayé de les déchiffrer... »
Un cri basique et communicatif devient un langage chanté et codé pour laisser passer des mes- sages qui sont impossibles à dire autrement au quotidien. Une façon de dire : « je suis là ».
le chant de l’ombre
un texte inspiré de Hadda Al Ghaîtia, sa façon de rendre le chant (Aita) qui signifie le cri, une arme et un moyen de communication pour parler du quotidien.
"Les oiseaux ont-ils le sentiment d'appartenir à une nation? et les papillons ont-ils le sentiment d'avoir un corps?", installation sonore, dans le cadre du parcours d’art contemporain de Cajarc Saint Cirq Lapopie "MEASURE THE VALLEYS", 2018

"L’ombre se détache", écriture sur bloc-note, dans le cadre du parcours d’art contemporain de Cajarc Saint Cirq Lapopie "MEASURE THE VALLEYS", 2018

"Je suis l’image de la chose sur d'autres choses", écriture sur une façade, dans le cadre du parcours d’art contemporain de Cajarc Saint Cirq Lapopie "MEASURE THE VALLEYS", 2018